
L’événement d’inauguration a eu lieu à Cinisi les 14 et 15 février 2015, durant les célébrations du Carnaval de la ville. Cet événement a été présenté à l’occasion de la Conférence “Contredanse, hier, aujourd’hui, demain” qui a eu lieu dans la Salle du Conseil de la Commune de Cinisi, dans le Palais des Bénédictins, le 14 février à 10h00.
Cette rencontre, ouverte au public, a réuni des experts ethnologues, des ethnomusicologues, des musiciens et des chercheurs en musique populaire autour du thème de la “Contredanse sicilienne”. L’argument central de la discussion a donc été la culture et les traditions des territoires du GAL qui se “RenContre…nt” dans la danse de la Contredanse. Née comme une danse de cour durant la domination normande en Sicile, la contredanse s’est ensuite diffusée au sein des populations locales, au point de devenir la danse la plus pratiquée à l’occasion des fêtes nuptiales et surtout durant le Carnaval.
Durant la même journée ont eu lieu les visites guidées aux Cryptes de la Sainte-Mère-Eglise et aux Grottes du Palais des Bénédictins. Dans l’après-midi, durant le défilé des chars dans le Corso Umberto I, le Groupe Quelli della Contradanza s’est produit dans la danse de la contredanse. Au rythme joyeux de la musique populaire on a vécu un moment gastronomique presso la Street Food sous la direction de l’Association Birri.One (Atrio Cour Communale).
Dans la soirée, en honneur de la grande tradition du Carnaval de la Ville, a eu lieu sur la Piazza V.E. Orlando le Concert de l’Orchestre Populaire Italienne avec Ambrogio Sparagna.
La fête s’est poursuivie le 15 février 2015 avec la visite guidée aux Cryptes de la Sainte-Mère-Église et aux Grottes du Palais des Bénédictins et, au milieu des saveurs traditionnelles de la cuisine typique du territoire, dans l’espace dédié à l’Apéritif du Paysan, toujours sous la direction de l’Association Birri.One (Cour Communale).

Images de l'événement Cinisi, 14-15 Fevrier 2015
CINISI 14/15 FEVRIER


























































































































































Music, Taste and Territory in the Gulf of Castellammare
MUSIQUE CINISI
Auteur de nombreux essais et de publications sur la musique populaire, Ambrogio Sparagna est également le protagoniste d’une vaste activité de concerts au niveau international réalisée périodiquement dans de nombreux Pays européens et extra-européens. Virtuose du petit orgue, Sparagna se distingue également pour son engagement significatif dans la didactique de la musique traditionnelle italienne.
Élevé selon la tradition musicale populaire (cultivée par ses parents dans leur pays d'origine), il a étudié l’ethnomusicologie à l'Université de Rome "La Sapienza" avec Diego Carpitella et il a participé avec lui à de nombreuses campagnes d’observation sur la musique populaire italienne. Étant devenu à son tour l’interprète de ce genre musical, Ambrogio Sparagna s’est dédié activement à sa promotion jusqu’à la fondation, durant l’été 2007, de l'Orchestre Populaire Italien de l'Auditorium Parco della Musica de Rome, un grand groupe instrumental résident au sein de l'Auditorium dans le but de promouvoir le répertoire de la musique populaire italienne.
Il est vraiment difficile de mentionner toutes les collaborations artistiques d’Ambrogio Sparagna, qui n’a cessé de recueillir au cours des années l’estime de ses collègues les plus illustres. À ce propos, à titre d’exemple, à l’occasion de la sortie de l’album live “Vola Vola Vola” qui accueille Francesco De Gregori, Maria Nazionale, le Chœur Populaire, dirigé par Anna Rita Colaianni et l’ensemble Amarcanto, il a été écrit: “Situer les invités à leur place n’est certainement pas un détail car l’empreinte stylistique est celle d’Ambrogio Sparagna, faite de musique traditionnelle et de fraîcheur interprétative. Les autres ont dû s’adapter, à la limite s’intégrer. Et personne ne peut dire qu’ils ne l’ont pas fait dignement. L’alliance de toutes ces personnalités artistiques a fonctionné, en donnant vie à un concert (et à un disque par la suite) fluide et réjouissant” [ Paola de Simone].
Assister au concert d’Ambrogio Sparagna se transforme donc en une expérience riche et mouvementée.
Les arrangements, selon la tradition, voient de nombreux petits orgues au premier plan, suivis de la cornemuse, la vielle, le fifre, la viole, le violon, la trompette, la guimbarde et les différentes percussions, avec de belles introductions vocales et les applaudissements qui les accompagnent. En fait, un ensemble de très haut niveau, qui réussit à remplir une belle soirée de musique.
ORCHESTRE POPULAIRE ITALIENNE
L’OPI Orchestre Populaire Italienne représente l’un des rares exemples de la préservation et de la valorisation du patrimoine populaire italien. Le projet, né en 2007 de la passion d’Ambrogio Sparagna pour la tradition orale de notre pays, a trouvé sa pleine réalisation au sein d’une formation d’artistes de haut niveau qui jouent des instruments musicaux typiques tels les cornemuses, les fifres, les petits orgues, les tambourins, les mandolines, les violons, les guitares battentes, les vielles, les lyres, les petites harpes, les coquillages qui caractérisent le grand répertoire ethnomusical national.
Visite: http://www.ambrogiosparagna.it/sito/
Le groupe “Quelli della ContraDanza”
Le groupe “Quelli della ContraDanza” est un groupe formé de 15 couples de danseurs qui dansent la contredanse, souvent accompagnés par le son de l’accordéon, de la guitare, du “friscalettu” (pipeau) et par le rythme du tambourin.
Le groupe se produit depuis différentes années en respectant la tradition populaire, tant dans les modalités d’exécution de la danse, commandée par le “bastuneri” (bâtonnier) que dans le choix des moments du spectacle à savoir les fêtes et les manifestations folkloriques siciliennes.
“Quelli della ContraDanza” dansent aussi bien la Contredanse Populaire que la Contredanse Royale, qui remonte à l’époque de la domination de Frédéric II en Sicile.
GOUT CINISI
Les produits œnogastronomiques peuvent être considérés comme la synthèse d’un processus de production entièrement basé sur les ressources locales qui lient directement le produit à son territoire. À ce propos, outre les matières premières locales, les caractéristiques climatiques, le paysage, les raisons historiques et culturelles, les traditions populaires, les anciens métiers, les races élevées, les variétés cultivées, les lieux et les systèmes de traitement contribuent, eux aussi, à conférer à ces excellences des caractéristiques uniques et irrépétibles en-dehors de leur milieu d’origine.
À Cinisi le goût du territoire renvoie aux parfums intenses du citron vert de la Conca d’Oro, aux produits de la campagne locale tels l’huile, le vin et les agrumes mais il trouve surtout son expression la plus élevée dans les odeurs de pâturage renfermés à l’intérieur de produits laitiers d’excellence tels le Caciocavallo palermitain: fromage à pâte filée obtenu par la transformation traditionnelle du lait produit par le Slow Food Présidium “Razza bovina cinisara” (Race bovine de Cinisi). Les territoires de Cinisi et Godrano conservent en effet les derniers coins sylvipastoraux du territoire palermitain, où va paître la “vacca cinisara” (vache de Cinisi): race autochtone fortement rustique, qui s’est sélectionnée au cours des siècles pour habiter ces rudes rochers, pauvres en végétation, venteux et fort chauds en été.


TERRITOIRE CINISI
Centre côtier, d’origine médiévale ou plus ancienne, il se situe sur le promontoire de Punta Raisi au pied de Pizzo Corvo.
Ce territoire, collinaire doté de vastes arbres de citrons et d’oranges qui s’alternent aux oliviers sarrasins, aux frênes (autrefois cultivés de manière extensive par les producteurs de la manne) et caroubes, présente un profil géométrique irrégulier, aux variations altimétriques accentuées.
Il existe plusieurs thèses concernant l’origine du nom "Cinisi". Nombreux sont ceux qui soutiennent que ce nom dériverait de l'arabe cins, d’où kinisia qui signifie "territoire appartenant à l’église". Mais certains chercheurs plus laïcs croient que Cinisi dérive de "cendre" car durant la domination normande elle fut rasée au sol et brûlée. En revanche le chercheur Impallara reconduit le nom au terme grec kunos ,"chien", en raison de la forme d’une colline qui domine la vallée. Tout d’abord conquise par les Arabes au IXème s., puis par les Normands qui rétablirent à Cinisi la chrétienté, en 1280, le roi Manfredi, après avoir conquis Cinisi, décida d’en faire don à son soldat Matteo Pipitone.
Le fief sera ensuite hérité par la petite-fille de Pipitone. Puis l’héritage passera à dame Violante qui, lors de ses noces, l’offrit comme dote à son époux, le juge Fazio di Fazio qui, durant une visite dans ses propriétés, eut l’occasion de voir la petite église du Furi et de connaître le genre de vie simple et humble qu’y conduisaient les moines bénédictins: il en fut touché au point de leur laisser son fief.
Les moines édifièrent sur ce bourg féodal une Cour Monastique qui, au cours du temps fut reconstruite et remaniée de façon adéquate. Grâce à leur travail patient et attentif le village commença à se développe et le petit fief se transforma en un agglomérat de plus en plus peuplé.
Entre le XIVème et le XVIIème siècle furent construites, le long de la côte, des bases d’observation, appelées Torri (Tours), qui servaient pour la défense et le contrôle du territoire. .
Sur le territoire de Cinisi il en existe trois: Torre Pozzillo, Torre dell'Ursa et Torre Molinazzo. À côté de la Torre dell'Ursa, fut ensuite édifié le Thonaire de l'Ursa, pendant longtemps géré directement par les moines bénédictins.
ARTS ET MONUMENTS
Mis à part les tours défensives déjà citées, réalisées sur indication de l'architecte florentin Camillo Camilliani, le monastère bénédictin et le thonaire, dignes d’être cités en raison de leur remarquable beauté, citons également: la Fontaine de l'Accitella et la localité de Piano Margi, que l’on peut admirer en parcourant le Vallon del Furi.
En revanche, du sommet de la Montagne Longa, l’on peut admirer des restes probablement d’origine carthaginoise.
En souvenir de Peppino Impastato et de sa mère Felicia qui a toujours lutté pour que les assassins de son fils furent condamnés, en 2005 leur habitation se transforma en une maison-musée appelée "Casa Memoria" (Maison Mémoire). Tous ceux qui, chaque année, se rendent à Cinisi et dans lieux fréquentés par Peppino Impastato, peuvent visiter la maison où il a grandi.
SAINTE-MÈRE-ÉGLISE
La Sainte-Mère-Église, dédiée à Santa Fara, vierge bénédictine et patronne du village, remonte à 1676 et fut complétée en seulement quatre ans. Elle se compose d’une seule nef, divisée du chœur par un arc. Le devant de l’autel majeur en corail, lapis-lazuli et onyx, réalisé par des artistes de Trapani du XVIIIème s., revêt une importance toute particulière. Les quinze mystères du Rosaire, réalisés par des artistes napolitains du XVIIIème siècle, situés dans l’intrados de la chapelle du Crucifix, sont précieux. Intéressants également l’orgue du XVIIIème siècle, avec son devant à trois jeux d’anches et vingt-cinq tuyaux de façade, les statues en bois de Sainte-Anne et de Saint-Benoît, attribuées à Girolamo Bagnasco et la grande toile du “Martyre de Santa Fara” de 1672, de Filippo Randazzo. Une entrée secondaire de la Sainte-Mère-Église conduit aux cryptes du XVIIIème siècle, une réelle nécropole qui contenait quinze mile dépouilles, retrouvées dans les années quatre-vingt ainsi qu’un riche trousseau funèbre contenant 43 crucifix, 22 monnaies, dont une en or et une en argent, et 607 médailles votives en bronze. Dans l’Église du Très-Saint-Sacrement, érigée en 1767 par la confraternité homonyme, l’on peut admirer des cryptes suggestives récemment restaurées. L’église des Âmes Saintes est, elle aussi, particulière. Elle fut construite en 1827 et conserve l’autel en bois et deux grandes toiles précieuses attribuées à l’école du Zoppo (Boîteux) de Ganci, la Nativité et les Noces de Sainte-Catherine, qui remontent à la fin du XVIIème siècle et qui, à l’origine, se trouvaient dans l’église de Sainte-Catherine du Monastère bénédictin, actuellement utilisée comme Salle du Conseil communal.
CRYPTE
Un portail latéral de l’église conduit dans une petite pièce où 3 anciennes statues de moines réprimandent sévèrement. Les escaliers conduisent dans une pièce pleine de frissons et de mystère: nous sommes dans les cryptes de la Sainte-Mère-Église, datant du XVIIIème siècle, une réelle nécropole qui contenait 15.000 dépouilles. Dans les différentes pièces se suivent les galeries avec les crânes, les coussins funéraires et les épurateurs avec leurs canaux de vidange. À l’intérieur de nombreuses pièces ont été retrouvées, certaines d’entre-elles en or, actuellement exposées dans les locaux de la crypte-même.
MONASTÈRE DES BÉNÉDICTINS
Le monument le plus représentatif de Cinisi est le Monastère des Bénédictins. Sa façade spectaculaire, originale de part son architecture hispanique, domine le village, dont la route principale, Corso Umberto, est très ample et droit et aboutit à cette construction majestueuse, en marquant le rapport qui, depuis toujours, a lié ce monument au village. Les deux tours cylindriques et les deux ailes remontent au XVIIIème siècle. À l’intérieur se trouvent des pièces fort précieuses dans le corps central, accessible à l’aide d’une double rampe d’escalier en pierre de Billienni. Remarquable le plafond en bois peint de la pièce centrale et les greniers aux voûtes en tuf. La cour au rez-de-chaussée conduit à l'ex Église de Sainte-Catherine, aujourd’hui Salle du Conseil. Les salles de la Bibliothèque Communale et des Archives Historiques, centre culturel de cette petite ville, sont caractéristiques.
Mais cet ancien palais ne finit pas de nous réserver des surprises: une petite porte de l’aile occidentale conduit aux souterrains du monastère appelés grottes. Il suffit de descendre les escaliers pour se retrouver dans une grande pièce centrale d’où partent d’étroites galerie et d’autres pièces rehaussées qui servaient probablement de dépôts pour les moines.





TRADITION CINISI
Parmi les principaux événements qui ont lieu à Cinisi et qui attirent les personnes de toute la Région, le Carnaval sans aucun doute mérite une place fort importante. Chaque année des centaines de personnes sont fidèles au rendez-vous avec un spectacle de couleurs, de musique et de divertissement unique.
Dans cette petite ville se déploie un spectacle irréfrénable et hilarant: les routes silencieuses deviennent le cadre de joie et la scène pour des manifestations colorées et joyeuses.
Le Carnaval fait son entrée officielle avec la "trasuta du nannu" (l’entrée du grand-père) au milieu des confettis et des serpentins et les blagues et les rires des masques qui accourent en grand nombre pour l’accueillir de la façon la plus chaleureuse mais également bruyante. Il s’agit d’un vieux pantin, rempli de paille, un personnage plutôt bas, joyeux, vêtu tel un notable estimé. Le dimanche marque son arrivée et une grande foule festoyante se rassemble à la gare pour l’applaudir. Il est ensuite acclamé par les masques qui l’accompagnent dans les rues alors que dans les maisons et dans les rues les sons, les danses et les lumières font fureur. La soirée du mardi gras on le brûle comme une espèce de victime désignée qui, en mourant, purifiait la communauté, de sorte que l’on puisse entreprendre une nouvelle année sous de différents auspices: c’est la mort de celui qui avait lancé les confettis et les dragées, symboles de l’abondance et qui avait invité tout le monde au bal comme une forme de libération. Les séquences finales excitées du Carnaval, celles du "bûcher où l’on brûle la pauvre marionnette", sont précédées par la lecture solennelle du testament du Nannu (Grand-père). Une mention particulière doit être faite à l’une des manifestations folkloriques qui caractérisent le Carnaval de Cinisi et sicilien en général à savoir la “quadrille ou contredanse”. Elle naît comme rite de remerciement après la récolte du blé, transmises par les générations passées aux générations futures. Ce sens culturel symbolique du passage du vieux au neuf fait donc en sorte qu’elle est traditionnellement liée aux célébrations du Carnaval sicilien.

